L’analyse de deux classes verbales à complétive sujet en français (classe 4 et 5 de Gross 1975) et en italien (classe 41 et 42 de EMDA 1981) respectivement nous a permis d’affiner certaines affirmations évoquées dans les études sur les i.i. sujet, selon lesquelles en français ces constructions sont marginales (selon certains, impossibles), alors qu’en italien elles ne posent pas de problème. Nous sommes partie du principe que le choix du verbe est une variable fondamentale pour déterminer l’acceptabilité de la phrase et avons gardé comme critère de distinction parmi les différentes valeurs de la conjonction si/se la possibilité d’employer la forme disjonctive Si P ou si P/Se F o se F. Nous avons observé que la structure N0 V N1 est celle qui présente le plus de restrictions dans les deux langues, (classes 4 et 41) dans la mesure où le nombre de verbes tolérant une i.i. est très réduit. En revanche, les verbes ayant comme construction de base N0 V Prép N1 (classes 5 et 42) sont plus nombreux. Les données mettent en relief que les transformations d’extraposition en français et de permutation en italien jouent un rôle important dans l’acceptabilité des phrases, tout comme des expressions de sens négatif (termes ou contextes à polarité négative). Alors qu’en français le pronom cela/ça permet de « sauver » des phrases dont l’acceptabilité est douteuse grâce à une structure à détachement à gauche ou à droite, en italien le pronom équivalent ciò/questo n’est indispensable que dans le détachement à droite.

"Qu'importe si... Che importa se... Sur les interrogatives indirectes avec les verbes à complétive sujet en français et en italien"

VECCHIATO, Sara
2013-01-01

Abstract

L’analyse de deux classes verbales à complétive sujet en français (classe 4 et 5 de Gross 1975) et en italien (classe 41 et 42 de EMDA 1981) respectivement nous a permis d’affiner certaines affirmations évoquées dans les études sur les i.i. sujet, selon lesquelles en français ces constructions sont marginales (selon certains, impossibles), alors qu’en italien elles ne posent pas de problème. Nous sommes partie du principe que le choix du verbe est une variable fondamentale pour déterminer l’acceptabilité de la phrase et avons gardé comme critère de distinction parmi les différentes valeurs de la conjonction si/se la possibilité d’employer la forme disjonctive Si P ou si P/Se F o se F. Nous avons observé que la structure N0 V N1 est celle qui présente le plus de restrictions dans les deux langues, (classes 4 et 41) dans la mesure où le nombre de verbes tolérant une i.i. est très réduit. En revanche, les verbes ayant comme construction de base N0 V Prép N1 (classes 5 et 42) sont plus nombreux. Les données mettent en relief que les transformations d’extraposition en français et de permutation en italien jouent un rôle important dans l’acceptabilité des phrases, tout comme des expressions de sens négatif (termes ou contextes à polarité négative). Alors qu’en français le pronom cela/ça permet de « sauver » des phrases dont l’acceptabilité est douteuse grâce à une structure à détachement à gauche ou à droite, en italien le pronom équivalent ciò/questo n’est indispensable que dans le détachement à droite.
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