Notre inventaire du mot chapeau comprenant les noms simples (une cinquantaine) et les noms composés (environ 150) dans les lexiques satellites, s’inscrit dans une recherche de plus grande envergure focalisée sur ce nom en langue générale (§ 2). Dans cette première étape de notre parcours, nous avons enregistré également les verbes et les adverbes figés, pour un total de 350 formes environ. Notre enquête nous amène à des conclusions, sûrement partielles, basées sur des données « intrigantes » qui méritent un approfondissement ultérieur. En résumant, nous avons analysé ce mot, en tant que forme simple ayant différentes acceptions selon le domaine (§ 3.1), et en tant que partie de formes composées, tout en séparant les cas où il est la tête de la structure (une soixantaine, cf. § 3.2.1) et ceux où il en est un composant (environ 90, cf. § 3.2.2). Ces formes révèlent des propriétés dont nous avons entamé la description, comme le demande la méthode lexique-grammaire. Pour illustrer l’imbrication des entrées noyau/satellites, nous avons pris en considération les cas des composés coup de (E +le) chapeau (§ 4.1), chapeau de (E + le) capitaine (§ 4.2), chapeau de roue (§ 4.3), chapeau (E + de + pour) femme (§ 4.4). Pour deux composés sur quatre, c’est une variation minimale qui détermine si l’interprétation doit être compositionnelle ou métaphorique, et si ce mot appartient au lexique général ou satellite : la présence du déterminant pour coup de (E + le) chapeau, la présence et la nature de la préposition pour chapeau (E + de + pour) femme. La forme sans préposition, chapeau femme, est repérable dans des contextes phrastiques également marqués par l’ellipse verbale. Les deux autres composés ont en commun la caractéristique d’avoir au moins une forme ambiguë entre une lecture compositionnelle et une lecture métaphorique, et entre le lexique général et un lexique satellite. Cette ambiguïté est présente avec la forme au pluriel dans le cas de chapeau de roue et avec l’emploi du déterminant dans le cas de chapeau du capitaine. Le contexte phrastique, dont la cooccurrence avec certains verbes, peut résoudre cette ambiguïté. Les caractéristiques mêmes des lexiques satellites ont mis en relief des éléments qui relatent de la terminologie. L’analyse est complexifiée par des hésitations sur l’emploi du trait d’union et sur la formation du pluriel, hésitations probablement liées à la lente acceptation des rectifications orthographiques du français. Dans le cas de retraite chapeau on compte cinq formes – entre singulier et pluriel – au lieu de deux (§ 5.1). Étant donné la présence des termes dans des documents et des bases de données plurilingues, la description ne saurait exclure son côté applicatif en traduction. Sur ce plan, nous avons découvert des exemples curieux d’équivalence où l’anglais umbrella et l’italien ombrello se transforment en français en chapeau (§ 5.2). Du non-sens traductif aux glissements métaphoriques, de la réception des emprunts à la norme, sans oublier le souci permanent de la chasse à l’anglicisme pour le rayonnement de la langue française, différentes pistes de recherche focalisées sur la productivité du mot chapeau pourraient compléter notre analyse.

Les composés avec le mot chapeau dans le lexique commun et dans les lexiques satellites

VECCHIATO, Sara
Secondo
;
2016-01-01

Abstract

Notre inventaire du mot chapeau comprenant les noms simples (une cinquantaine) et les noms composés (environ 150) dans les lexiques satellites, s’inscrit dans une recherche de plus grande envergure focalisée sur ce nom en langue générale (§ 2). Dans cette première étape de notre parcours, nous avons enregistré également les verbes et les adverbes figés, pour un total de 350 formes environ. Notre enquête nous amène à des conclusions, sûrement partielles, basées sur des données « intrigantes » qui méritent un approfondissement ultérieur. En résumant, nous avons analysé ce mot, en tant que forme simple ayant différentes acceptions selon le domaine (§ 3.1), et en tant que partie de formes composées, tout en séparant les cas où il est la tête de la structure (une soixantaine, cf. § 3.2.1) et ceux où il en est un composant (environ 90, cf. § 3.2.2). Ces formes révèlent des propriétés dont nous avons entamé la description, comme le demande la méthode lexique-grammaire. Pour illustrer l’imbrication des entrées noyau/satellites, nous avons pris en considération les cas des composés coup de (E +le) chapeau (§ 4.1), chapeau de (E + le) capitaine (§ 4.2), chapeau de roue (§ 4.3), chapeau (E + de + pour) femme (§ 4.4). Pour deux composés sur quatre, c’est une variation minimale qui détermine si l’interprétation doit être compositionnelle ou métaphorique, et si ce mot appartient au lexique général ou satellite : la présence du déterminant pour coup de (E + le) chapeau, la présence et la nature de la préposition pour chapeau (E + de + pour) femme. La forme sans préposition, chapeau femme, est repérable dans des contextes phrastiques également marqués par l’ellipse verbale. Les deux autres composés ont en commun la caractéristique d’avoir au moins une forme ambiguë entre une lecture compositionnelle et une lecture métaphorique, et entre le lexique général et un lexique satellite. Cette ambiguïté est présente avec la forme au pluriel dans le cas de chapeau de roue et avec l’emploi du déterminant dans le cas de chapeau du capitaine. Le contexte phrastique, dont la cooccurrence avec certains verbes, peut résoudre cette ambiguïté. Les caractéristiques mêmes des lexiques satellites ont mis en relief des éléments qui relatent de la terminologie. L’analyse est complexifiée par des hésitations sur l’emploi du trait d’union et sur la formation du pluriel, hésitations probablement liées à la lente acceptation des rectifications orthographiques du français. Dans le cas de retraite chapeau on compte cinq formes – entre singulier et pluriel – au lieu de deux (§ 5.1). Étant donné la présence des termes dans des documents et des bases de données plurilingues, la description ne saurait exclure son côté applicatif en traduction. Sur ce plan, nous avons découvert des exemples curieux d’équivalence où l’anglais umbrella et l’italien ombrello se transforment en français en chapeau (§ 5.2). Du non-sens traductif aux glissements métaphoriques, de la réception des emprunts à la norme, sans oublier le souci permanent de la chasse à l’anglicisme pour le rayonnement de la langue française, différentes pistes de recherche focalisées sur la productivité du mot chapeau pourraient compléter notre analyse.
2016
9782952602778
File in questo prodotto:
File Dimensione Formato  
conenna-vecchiato-2016-satellite-postprint.pdf

non disponibili

Tipologia: Documento in Post-print
Licenza: Non pubblico
Dimensione 599.58 kB
Formato Adobe PDF
599.58 kB Adobe PDF   Visualizza/Apri   Richiedi una copia

I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.

Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11390/1100048
Citazioni
  • ???jsp.display-item.citation.pmc??? ND
  • Scopus ND
  • ???jsp.display-item.citation.isi??? ND
social impact