Si le bon sens est considéré de façon assez unanime comme la capacité naturelle de l’individu de juger correctement, il est aussi souvent associé (peut-être par influence de l’anglais) au sens commun. A son tour, ce dernier est tantôt considéré comme ayant une nature autonome (il se situerait alors plutôt du côté de l’opinion de la majorité, indépendamment de la bonté de cette opinion) et tantôt comme un synonyme, parfait ou imparfait, du premier terme (l’accent serait mis alors sur la capacité de discernement associée au plus grand nombre). Bien que trancher entre ces deux visions soit extrêmement difficile, il s’agit d’une démarche nécessaire dans notre champs d’études. En effet, une théorisation sur le « bon sens en tant que sens commun » existe déjà: elle passe par les concepts de « norme » (Toury) et de « mème » (Dawkins). Ce dernier, par le recours à la sélection darwinienne, intègre au premier une idée d’évolution qui en était autrement absente. Toute tentative de douer le concept de « bon sens » d’une valeur épistémologique ne devra donc pas porter sur ce qui le rapproche du « sens commun », mais sur ce qui lui permet de s’en démarquer – à savoir, l’adjectif « bon ». L’article analyse, dans une première partie, quelques définitions des locutions « bon sens » et « sens commun »; ensuite, les concepts de « norme » et de « mème » sont introduits afin de découvrir dans quelle mesure ils croisent celui de « sens commun »; dans une troisième et dernière partie, la notion de « bon sens » est réinvestie d’une signification réduite mais plus ciblée, à l’articulation entre les notions de « phrase » et d’« énoncé » définies par Paul Grice.

Réduire le champ du bon sens, pour le renforcer

Regattin Fabio
2013-01-01

Abstract

Si le bon sens est considéré de façon assez unanime comme la capacité naturelle de l’individu de juger correctement, il est aussi souvent associé (peut-être par influence de l’anglais) au sens commun. A son tour, ce dernier est tantôt considéré comme ayant une nature autonome (il se situerait alors plutôt du côté de l’opinion de la majorité, indépendamment de la bonté de cette opinion) et tantôt comme un synonyme, parfait ou imparfait, du premier terme (l’accent serait mis alors sur la capacité de discernement associée au plus grand nombre). Bien que trancher entre ces deux visions soit extrêmement difficile, il s’agit d’une démarche nécessaire dans notre champs d’études. En effet, une théorisation sur le « bon sens en tant que sens commun » existe déjà: elle passe par les concepts de « norme » (Toury) et de « mème » (Dawkins). Ce dernier, par le recours à la sélection darwinienne, intègre au premier une idée d’évolution qui en était autrement absente. Toute tentative de douer le concept de « bon sens » d’une valeur épistémologique ne devra donc pas porter sur ce qui le rapproche du « sens commun », mais sur ce qui lui permet de s’en démarquer – à savoir, l’adjectif « bon ». L’article analyse, dans une première partie, quelques définitions des locutions « bon sens » et « sens commun »; ensuite, les concepts de « norme » et de « mème » sont introduits afin de découvrir dans quelle mesure ils croisent celui de « sens commun »; dans une troisième et dernière partie, la notion de « bon sens » est réinvestie d’une signification réduite mais plus ciblée, à l’articulation entre les notions de « phrase » et d’« énoncé » définies par Paul Grice.
2013
9782753527362
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