Le malentendu consensuel, ou l’ambiguïté en diplomatie

Le but de cet article est d’examiner le rôle positif de l’ambiguïté dans le discours diplomatique. Le cadre théorique de référence est la pragmatique conversationnelle. Nous esquissons tout d’abord une typologie de malentendus, en faisant la distinction entre non-réception, malentendu délibéré, et piège. Nous examinons ensuite les cas d’ambiguïtés recherchées dans certains traités et résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, dont : la Résolution 242 (1967), la Convention de Vienne sur le droit des traités (1969), la Convention internationale contre la prise d’otages (1979), les Accords de Dayton (1995), les Accords de Rambouillet (1999), la Résolution 1441 (2002). Ces textes étant fondés sur la négociation, leur dimension dialogale se situe en amont. Nous proposons de définir ces ambiguïtés recherchées comme étant des cas malentendu consensuel.