L’objectif de cet article est d’explorer les caractéristiques de base de l’ontologie de l’improvisation en musique. À cette fin, je vais présenter deux visions opposées de l’improvisation. La première conçoit l’improvisation comme un processus, dans lequel l’activité créative et l’activité performative forment un seul et même événement générateur (I). La seconde conception de l’improvisation s’appuie sur la ressource conceptuelle la plus mobilisée dans la tradition occidentale au niveau des recherches philosophiques sur l’ontologie de la musique : la « dualité type-token » (= DTT) (II). Je vais démontrer que la DTT, qui est actuellement utilisée pour expliquer la relation entre les oeuvres musicales conçues pour les performances (OE.M.) et les performances de ces oeuvres musicales, ne convient pas pour l’improvisation (III). L’improvisation peut cependant être reliée de différentes façons à des pratiques musicales prises en compte par la DTT. En particulier, je ferai valoir qu’une OE.M. peut découler de l’improvisation (IV), de même que l’improvisation peut être nécessaire pour effectuer fidèlement une OE.M. (V). Je montrerai aussi que l’improvisation peut, en tant que performance sur une OE.M., proposer des versions d’une OE.M., manifester celle-ci, et, surtout, l’utiliser comme l’un de ses « ingrédients » (V-VI). Enfin, j’aborderai brièvement le défi que représentent les improvisations enregistrées (VII).
Paganini ne répète pas. L’improvisation musicale et l’ontologie type-token
BERTINETTO, Alessandro Giovanni
2014-01-01
Abstract
L’objectif de cet article est d’explorer les caractéristiques de base de l’ontologie de l’improvisation en musique. À cette fin, je vais présenter deux visions opposées de l’improvisation. La première conçoit l’improvisation comme un processus, dans lequel l’activité créative et l’activité performative forment un seul et même événement générateur (I). La seconde conception de l’improvisation s’appuie sur la ressource conceptuelle la plus mobilisée dans la tradition occidentale au niveau des recherches philosophiques sur l’ontologie de la musique : la « dualité type-token » (= DTT) (II). Je vais démontrer que la DTT, qui est actuellement utilisée pour expliquer la relation entre les oeuvres musicales conçues pour les performances (OE.M.) et les performances de ces oeuvres musicales, ne convient pas pour l’improvisation (III). L’improvisation peut cependant être reliée de différentes façons à des pratiques musicales prises en compte par la DTT. En particulier, je ferai valoir qu’une OE.M. peut découler de l’improvisation (IV), de même que l’improvisation peut être nécessaire pour effectuer fidèlement une OE.M. (V). Je montrerai aussi que l’improvisation peut, en tant que performance sur une OE.M., proposer des versions d’une OE.M., manifester celle-ci, et, surtout, l’utiliser comme l’un de ses « ingrédients » (V-VI). Enfin, j’aborderai brièvement le défi que représentent les improvisations enregistrées (VII).File | Dimensione | Formato | |
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