Récemment, Itamar Even-Zohar a souligné à plusieurs reprises (2013, 2015) la nécessité d’une approche évolutionnaire à l’étude de la culture. Une telle approche pourrait certainement être considérée comme écologique, comme Iovino (2011 : 56) semble le signaler lorsqu’elle affirme que l’écologie doit être comprise comme «la science des relations [entre] les êtres vivants mais aussi entre les idées ou les cultures». Il existe au moins deux manières possibles d’approcher la culture et la traduction d’un point de vue évolutionnaire. La première est la vision populationnelle, laquelle considère que les textes et, plus généralement, les produits culturels sont engagés dans une constante lutte darwinienne pour la survie : la mémétique est peut-être l’approche la plus connue à l’intérieur de ce courant, et elle a été explorée à plusieurs reprises en traductologie aussi (voir Chesterman, 2016 ; Regattin, 2018). Dans notre article, nous allons toutefois nous concentrer sur un deuxième groupe de théories de l’évolution culturelle ; celles-ci ne mettent pas au centre la sélection naturelle entre objets culturels, mais leur développement interne. Ces théories «développementales» remontent au moins aux travaux de sémioticiens et théoriciens de la culture tels que Youri Lotman ou Niklas Luhmann. Notre article se concentrera sur leur présence en traductologie.

Biologiser la traduction. Un cas d’évolution convergente: les théories internes

Regattin Fabio
2020-01-01

Abstract

Récemment, Itamar Even-Zohar a souligné à plusieurs reprises (2013, 2015) la nécessité d’une approche évolutionnaire à l’étude de la culture. Une telle approche pourrait certainement être considérée comme écologique, comme Iovino (2011 : 56) semble le signaler lorsqu’elle affirme que l’écologie doit être comprise comme «la science des relations [entre] les êtres vivants mais aussi entre les idées ou les cultures». Il existe au moins deux manières possibles d’approcher la culture et la traduction d’un point de vue évolutionnaire. La première est la vision populationnelle, laquelle considère que les textes et, plus généralement, les produits culturels sont engagés dans une constante lutte darwinienne pour la survie : la mémétique est peut-être l’approche la plus connue à l’intérieur de ce courant, et elle a été explorée à plusieurs reprises en traductologie aussi (voir Chesterman, 2016 ; Regattin, 2018). Dans notre article, nous allons toutefois nous concentrer sur un deuxième groupe de théories de l’évolution culturelle ; celles-ci ne mettent pas au centre la sélection naturelle entre objets culturels, mais leur développement interne. Ces théories «développementales» remontent au moins aux travaux de sémioticiens et théoriciens de la culture tels que Youri Lotman ou Niklas Luhmann. Notre article se concentrera sur leur présence en traductologie.
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Fabio Regattin (Italie) – Biologiser la traduction. Un cas d%u2019évolution convergente.pdf

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